Et c'est la voix du verbe qui enflamme (Photopoème d'avant, Yann)
Et c'est la voix du verbe qui enflamme
Quand je te dis les mots : « je t'aime »
C'est la vie d'un silence qui se brise,
Elle éclate fort de son rire blême,
Noie dans l'élan les jours de crise.
Ces mots d'amour ; feu de tendresse ;
Créent la profondeur de nos chers regards ;
On les reçoit caresse de l'ivresse
Enveloppant nos cœurs sans fard.
Naissent alors d'autres silences
Bien plus intenses, plus parlant encore ,
Et le refus muet de dire s'avance...
A petits pas la voix s'endort.
L'homme aux oreilles si matière
Entend l'invisible d'un monde intime ;
L'inaudible se voit rare prière...
Ainsi naît le frisson de l'infime.
Entend ce que son chant d'amour te prouve !
« Homme-matière » aux oreilles d'esprit,
Contente-toi de ses flammes qui couvent...
N 'attend rien, rien que sa douceur sans prix.
Un jour peut-être, ou dans la nuit qui suit ;
Les trois mots frapperont a cappella
Les limbes fous de l'enfant d'aujourd'hui
En liberté du vivre dans l'éclat.
Naît le tableau vibrant du sentiment :
En fleur d'émotion il a peint cette âme
En point de suspension d'hier absent ,
Et c 'est la voix du verbe qui enflamme.
Yann
20110128