ME REJOUIR ?
« Mais moi, je veux me réjouir en l'Eternel,
je veux être dans l'allégresse à cause du Dieu de mon salut. »
(Habakuk 3.18)
ME REJOUIR ?
La prière du prophète est une longue complainte. Dieu a dit son irritation et les conséquences. J’ai entendu, dit Habakuk, je suis dans la crainte. Les jugements annoncés ne sont que justice. Aussi ajoute-t-il : « Eternel, j'ai entendu ce que tu as annoncé, je suis saisi de crainte.Accomplis ton œuvre dans le cours des années, Eternel, dans le cours des années fais-la connaître,mais dans ta colère souviens-toi de ta compassion!” (Habakuk 3 :2)
Au verset 16, il redit : « J'ai entendu et je suis tout bouleversé. A cette voix, mes lèvres tremblent, la pourriture vient dans mes os et mes jambes tremblent. Sans bouger j'attends le jour de la détresse, le jour où notre assaillant marchera contre le peuple.” (Hababkuk 3 :16).
Ce n’est pas pour lui qu’Habakuk frémit, chancelle ! C’est pour son peuple. Et nous ? Dans quelle attitude attendons-nous le jour grand et terrible de l’Eternel annoncé par les prophètes et peut-être si proche ? Est-ce avec la compassion d’Habakuk ou l’indifférence égoïste que suscite la surabondance des mauvaises nouvelles ? Le silence dans lequel le prophète disait devoir l’attendre est celui de l’absence de révolte, mais certainement pas l’absence d’intercession.
Car si impossible que cela puisse paraître, il est possible d’attendre à la fois dans la tristesse de la compassion et la joie de la certitude de l’amour divin.
C’est le sens du toutefois de l’avant-dernier verset du livre. C’et un choix difficile, mais possible : je veux me réjouir.
(Extrait des « méditations quotidiennes » - Richard Doulière)