RETRAITE [MQ]

RETRAITE

 Dieu, dans ses palais, est connu pour une haute retraite. (Psaume 48.4)

Lecture proposée : (Psaume 59)

Prière pour le jugement des impies

¹ Au chef de chœur, sur la mélodie de «Ne détruis pas».
Hymne de David,
lorsque Saül envoya cerner sa maison pour le faire mourir.
² Mon Dieu, délivre-moi de mes ennemis,
protège-moi contre mes adversaires!
³ Délivre-moi de ceux qui commettent l'injustice
et sauve-moi des hommes sanguinaires,
⁴ car les voici aux aguets pour m'enlever la vie.
Des hommes puissants complotent contre moi
sans que je sois coupable,
sans que j'aie péché, Eternel!
⁵ Malgré mon innocence ils accourent, prêts à m'attaquer.
Réveille-toi, viens vers moi et regarde!
⁶ Toi, Eternel, Dieu de l'univers, Dieu d'Israël,
lève-toi pour corriger toutes les nations,
ne fais grâce à aucun de ces traîtres impies!            – Pause.
⁷ Ils reviennent chaque soir, ils hurlent comme des chiens,
ils font le tour de la ville.
⁸ De leur bouche ils font jaillir l'injure,
leurs paroles sont des épées.
Ils disent: «Qui est-ce qui entend?»
⁹ Mais toi, Eternel, tu te ris d'eux,
tu te moques de toutes les nations.
¹⁰ Toi qui es ma force, c'est en toi que j'espère,
car Dieu est ma forteresse.
¹¹ Mon Dieu m'accueille dans sa bonté,
Dieu me fait contempler mes adversaires.
¹² Ne les tue pas, sinon mon peuple les oublierait;
fais-les trembler par ta puissance et jette-les à bas,
Seigneur, notre bouclier!
¹³ Leur bouche pèche à chaque parole de leurs lèvres:
qu'ils soient pris dans leur propre orgueil!
Ils ne profèrent que malédictions et mensonges:
¹⁴ détruis-les, dans ta fureur, détruis-les,
et qu'ils n'existent plus!
Qu'on sache que Dieu règne sur Jacob
jusqu'aux extrémités de la terre!      – Pause.
¹⁵ Ils reviennent chaque soir, ils hurlent comme des chiens,
ils font le tour de la ville.
¹⁶ Ils errent çà et là, cherchant leur nourriture,
et ils passent la nuit sans être rassasiés.
¹⁷ Quant à moi, je chanterai ta force,
dès le matin je célébrerai ta bonté,
car tu es pour moi une forteresse,
un refuge quand je suis dans la détresse.
¹⁸ Toi qui es ma force, c'est pour toi que je veux chanter,
car Dieu, mon Dieu si bon, est ma forteresse.

Etymologiquement, ce mot désigne, en premier lieu, la marche d’une armée s’éloignant de l’ennemi après un combat désavantageux. C’est un retour en arrière, un recul. On ne se bat plus, on bat en retraite. C’est une marche peu glorieuse, synonyme de défaite et malgré tout périlleuse. Quand on parle de la Bérézina, tout le monde sait de quoi on parle, enfin je crois. Est-ce pour cela que certains anciens militaires détestent ce mot lorsqu’il désigne le repos bien mérité après une vie de travail.

Pour d’autres, la retraite ne doit en aucun cas devenir une déroute, et ils maintiennent à tout prix une vie très active. Cependant cette période, bien qu’on la nomme l’âge d’or et bien qu’elle soit parsemée de grandes joies, est aussi un long chemin pavé de petits renoncements, de deuils ; les enfants ont bien souvent quitté le nid, il faut apprendre à fonctionner avec moins de forces, un peu plus de peine chaque jour.

C’est là qu’intervient, avec bien plus de force, la troisième retraite : quel que soit notre âge, nos défaites ont pu nous assombrir, notre retraite nous affaiblir, mais l’important est de garder, chevillée au corps, l’espérance de la Haute retraite, Notre Abri, Notre Refuge.

Alors, je chanterai ta force ; dès le matin, je célèbrerai ta bonté. Car tu es pour moi une haute retraite, un refuge au jour de ma détresse. (Psaume 59.17).

(Extrait des « Méditations Quotidiennes – Régine Heitz)