UN OUI OU UN NON BIEN REFLECHI
Que votre parole soit oui pour oui, non pour non ;
ce qu’on y ajoute vient du mal
(Matthieu 5:37)
Lecture proposée : (Luc 14.25-35)
25 De grandes foules faisaient route avec Jésus. Il se retourna et leur dit: 26 «Si quelqu'un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et ses sœurs, et même à sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple. 27 Celui qui ne porte pas sa croix et ne me suit pas ne peut pas être mon disciple. 28 En effet, si l'un de vous veut construire une tour, il s'assied d'abord pour calculer la dépense et voir s'il a de quoi la terminer. 29 Autrement, si après avoir posé les fondations il ne peut pas la terminer, tous ceux qui le verront se mettront à se moquer de lui 30 en disant: ‘Cet homme a commencé à construire, et il n'a pas pu finir.' 31 De même, si un roi part en guerre contre un autre roi, il s'assied d'abord pour examiner s'il peut, avec 10'000 hommes, affronter celui qui vient l'attaquer avec 20'000. 32 Si ce n'est pas le cas, alors que l'autre roi est encore loin, il lui envoie une ambassade pour demander la paix. 33 Ainsi donc aucun de vous, à moins de renoncer à tout ce qu'il possède, ne peut être mon disciple.
34 »Le sel est une bonne chose, mais si le sel perd sa saveur, avec quoi la lui rendra-t-on? 35 Il n'est bon ni pour la terre, ni pour le fumier; on le jette dehors. Que celui qui a des oreilles pour entendre entende.»
UN OUI OU UN NON BIEN REFLECHI
On dit que les Normands sont indécis. Nous leur devons l’expression « P’têt ben qu’oui, p’têt ben qu’non », qui proviendrait d’une ancienne loi normande donnant le droit à une personne ayant signé un marché de rectifier ou d’annuler le contrat dans les vingt-quatre heures suivant sa signature (La Manche Libre, 22 juin 2012).
Laissons là ce cliché : s’ils sont indécis, les Normands sont en tout cas de moins en moins seuls ! Dans notre société, on hésite à trop affirmer son opinion, afin de ne pas se faire cataloguer. Toute vérité passant pour être relative, il n’est pas politiquement correct d’avoir des opinions tranchées. Et puis, à chacun sa vérité. « Radical » est ainsi devenu un adjectif péjoratif.
Et nous, chrétiens, porteurs du plus beau des messages, serions-nous tentés de devenir des caméléons ? Vous savez, cet animal qui prend la couleur de l’endroit où il se trouve…
Au XVIIè siècle, le philosophe espagnol Baltasar Gracian écrivait : « Oui et non sont bien courts à dire, mais, avant de les dire, il faut y penser longtemps » (L’homme de cour, 1684). Il faut en effet réfléchir à nos engagements, comme Jésus nous l’enseigne (Luc 14.28-30). Mais à quoi bon réfléchir , si on ne dit pas ensuite « oui » ou « non » de manière claire ?
Une fois notre conviction faite, osons donc l’affirmer !
(Extrait des « Méditations Quotidiennes – Jean-Louis Théron)