QUAND LE SEIGNEUR APPELLE
J'ai passé mon enfance et mon adolescence en Allemagne, dans la région de la Hesse, entre les villes de Francfort et Mannheim. J'ai grandi dans une famille protestante au sein de laquelle un bon nombre était engagé dans la foi, mais seule ma mère était pratiquante.
J'ai suivi le catéchisme de l'église luthérienne, sans qu'il ne laisse aucune trace spirituelle dans ma vie.
En Mai 1981, j'ai été invité à une campagne d'évangélisation sous tente à Worms. Pendant deux semaines, environ 600 personnes se sont réunies et pour ma part, je suis allé à deux ou trois soirées. Au cours de la deuxième soirée, le message du salut m'a touché et j'ai eu la conviction que sans Jésus j'étais perdu pour toujours.
Malgré l'invitation qui a été faite de mettre sa vie en règle, je n'osais pas me lever, d'une part à cause de ma parenté qui était dans l’assistance et qui pensait que j’étais chrétien, d'autre part parce que j'avais peur de l'inconnu.
Quand j'ai pu à nouveau m'y rendre, quelques soirées plus tard, j'ai pris la ferme décision de mettre ma vie en règle s'il se passait quelque chose en moi et que je ressente la paix du Seigneur. A peine entré dans la tente, j'ai su que c'était « ma » soirée ! Mais une lutte a commencé dans mon cœur et au moment de l'appel, j'avais l'impression que mon cœur battait si fort que mes voisins pouvaient l'entendre. Je me suis levé et j'ai réussi à parler avec un conseiller. Ce soir là, je suis rentré chez moi avec la certitude du Pardon dans mon cœur et avec la conviction que Jésus était devenu mon Sauveur.
Quelques années plus tard, à la fin de ma formation professionnelle et de mon service civique, je me suis trouvé devant le choix de continuer ma formation professionnelle vers la maîtrise, ou de m'orienter vers une formation théologique.
J'ai demandé au Seigneur de me guider dans ce choix et, après les entretiens avec les responsables de l'Institut de théologie, j'ai eu la conviction que cette voie était la mienne. Je suis donc rentré à l'Institut de théologie « Chrischona » avec une vocation pour la mission, mais à l'époque les pays où l'on pouvait servir se trouvaient en Asie, Afrique ou Amérique latine.
Lors d'une campagne d'évangélisation à laquelle j'ai participé à Paris en 1988, l'un des orateurs a posé la question suivante : « si tu as reçu un appel pour servir le Seigneur, qu'est- ce qui t'empêche de venir en France, pays qui manque de pasteurs et où les chrétiens sont peu nombreux ? »
Cette question m'a touché au cœur. La seule raison qui me retenait de me rendre en France était la langue et ma mauvaise expérience avec le français à l'école. L'argument n'a pas tenu devant le Seigneur car : me voici !
Friedhlem S.