TROP TARD
« Il y avait un homme riche qui s'habillait de pourpre et de linge fin
et qui faisait chaque jour de brillants festins »
(Luc 16 :19)
TROP TARD
L'aviez-vous remarqué ? Il s'agit d'un homme dont le nom nous est inconnu.Sans doute par absence de singularité. Son identité est étouffée sous ses richesses et ses réjouissances. Il est entièrement recouvert par elles, comme, hélas, le pauvre l'est par les ulcères.
C'est que le luxe et les loisirs ne distinguent un homme que bien peu de temps. Dans sa consternation, dans l'effroi qui le surprend, il appelle Abraham en le nommant père, mais en oubliant que ce père-là avait quitté une cité de munificence pour le dépouillement de l'exil.
Mais, bien sûr, pour se libérer de la pesanteur des biens terrestres, il ne faut pas moins que l'impossible divin.
Quand l'homme riche lève les yeux, il est trop tard. Trop tard pour passer l'abîme. Chaque jour, il avait privé son regard d'une vision céleste. Comment aurait-il pu voir s'ouvrir pour lui le ciel quand il ne voyait pas le pauvre espérant les reliefs de sa table ?
Comment regarder mieux au plus près, au plus loin, au plus haut ? En écoutant Moïse et les prophètes, en les écoutant chaque jour. Et surtout notre Seigneur, qui s'est appauvri pour nous enrichir des vrais biens.
(Extrait des « Méditations Quotidiennes » – Ivan Doulière)